Dans le paysage politique tchadien en constante recomposition, la nomination de Mansiri Lopskreo au poste de conseiller spécial à la Primature marque un nouveau tournant. Longtemps connu pour ses positions critiques vis-à-vis du pouvoir, ce dernier intègre désormais le cercle rapproché de la chefferie du gouvernement, soulevant des réactions diverses, entre surprise, scepticisme et approbation.
Un parcours d’opposant assumé
Mansiri Lopskreo s’est fait connaître comme une voix singulière au sein de l’opposition politique. Activiste infatigable, figure intellectuelle respectée, il a souvent pris la parole pour dénoncer les dérives du système, plaidant pour une gouvernance plus inclusive, plus équitable et plus transparente. Ses tribunes incisives, ses interventions médiatiques et son engagement sur le terrain lui ont valu autant de soutiens que d’ennemis.
De la critique à la collaboration
Depuis quelques mois, un changement de ton était perceptible chez l’ancien opposant. Moins virulent, plus mesuré, il avait multiplié les appels au dialogue national et à la reconstruction du tissu républicain. Certains y voyaient déjà une main tendue au pouvoir, d’autres une posture tactique. Sa nomination vient aujourd’hui confirmer ce glissement : Mansiri Lopskreo franchit le pas en intégrant officiellement l’appareil de l’État.
Entre ouverture politique et recomposition stratégique
Cette nomination n’est pas un cas isolé. Plusieurs figures issues de l’opposition ou de la société civile ont récemment trouvé place dans l’architecture gouvernementale. Une dynamique qui soulève une question légitime : la Primature devient-elle un refuge pour anciens opposants en quête de reconversion, ou incarne-t-elle réellement une volonté d’union nationale ?
Quelles que soient les intentions derrière ce geste, l’entrée de Mansiri Lopskreo à la Primature relance le débat sur les rapports entre opposition et pouvoir au Tchad. À l’heure où le pays cherche sa voie entre transition et stabilité, cette nomination pourrait être perçue comme un signal fort — ou un simple coup de communication.
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